1. |
Barrage
03:09
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Le barrage a lâché
Y’a un désert
Au bout du quai
La terre à boire
Avant d’plonger
Tu rêves p’us clair
Les poings liés
Devant l’enfer
Des eaux fâchées
Le barrage a lâché
Cédé sous le poids
Des années gâchées
Des gueules de bois
Y’a des frontières
En pointillé
Tu peux les voir
Les yeux fermés
Des cartes routières
À déplier
Des vieilles affaires
À démêler
Le barrage a lâché
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2. |
Ça sert à rien
03:32
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Nos rêves en cuillère
Dessinent dans l’dos du temps
Des histoires terre à terre
À faire bâiller les heures en sous-vêtements
J’ai cueilli dans ma tête
Un bouquet de belles paroles
Enveloppé des peut-être
De papier parabole
Ça sert à rien
On en parlera demain
Ça sert à rien
On en parlera...
Fallait pas nourrir le doute
Y’est v’nu manger dans nos mains
Il s’réveille depuis un boutte
Au pied du lit tous les matins
Ça sert à rien
On en parlera demain
Ça sert à rien
On en parlera demain
Tiré entre deux laisses Il s’est brisé le cou Notre amour à deux vitesses Veut p’us rien savoir de nous
Ça sert à rien On en parlera demain
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3. |
Dis-moi
04:10
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Dis-moi
Qu’est-ce que tu penses que tu vois?
En quoi tu penses que je crois?
Qu’est-ce que ça change, dis-moi?
Qu’est-ce que tu penses que tu vois?
Quand tu poses les yeux sur moi?
La conscience est une toile d'araignée
Chacun doit tisser sa réalité
On peut pas vivre tout’ du même côté
Moi, je cherche les recoins oubliés
Ma mémoire est un verre solitaire
Qui ne cherche pas de colocataire
Si mon cœur est un prisme de verre
C’pour qu’les couleurs se changent en lumière
Dis-moi
Qu’est-ce que tu penses que tu vois?
En quoi tu penses que je crois?
Qu’est-ce que ça change, dis-moi?
Qu’est-ce que tu penses que tu vois?
Quand tu poses les yeux sur moi?
Dis-moi
La douleur est un bonheur sincère
Non, je ne peux pas lui en vouloir
De ne jamais me faire des accroires
De m’le dire quand je marche de travers
Mes écueils sont des ombres portées
Comme on porte un caillou dans l’soulier
Je souris pour ne pas grimacer
Je dis bonjour, je fais semblant d’aimer
Mais dis-moi
Qu’est-ce que tu penses que tu vois?
En quoi tu penses que je crois?
Qu’est-ce que ça change, dis-moi?
Qu’est-ce que tu penses que tu vois?
Quand tu poses les yeux sur moi?
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4. |
J'crache du sens
03:35
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J’crache du sens pour découper le temps
Y’en a qui croient
Pis y’en a qui se demandent
Y’en a qui voient
Pis d’autres qui veulent rien entendre
Y’a ceux qui s’magnent
Pis ceux qui stagnent
Toujours une gang
Qui réfute le Big Bang, pis moi...
J’crache du sens pour découper le temps
Y’en a qui dansent
Pis y’en a qui patinent
Y’en a qui s’lancent
Pieds nus dans la routine
Y’a ceux qui partent
Pis ceux qui restent
Ceux qui s’écartent
Pis ceux qui tergiversent, pis moi...
J’crache du sens pour découper le temps
Y’en a qui roulent
Y’en a qui croulent
Y’en a qui s’saoulent
Y’en a qui plient
Y’en a qui fuient
Y’en a qui prient
Y’a ceux qui cèdent
Qui s’avouent vaincus
Ceux qui possèdent
Pis ceux qui s’doivent le cul, pis moi...
J’crache du sens pour découper le temps
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5. |
Husky
04:06
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Ça prend mieux qu’des ciseaux
Pour couper les barreaux du ciel
S’garrocher comme un husky sans traîneau
Quand la vie t’sacre un coup d’pelle
T’as oublié ton coat d’hiver
Mais t’as tes bottes à cap d’acide
Un call chez ton vétérinaire
Te faire livrer du rêve lucide
Les couleurs sonnent comme des diamants
Dans un œil de verre
Le cristal danse dans ton sang
La vie est un cauchemar invitant
Comme un obèse dans un gymnase
J’pas trop à l’aise mais faut c’qui faut
Comment te dire que ton abri tempo
A de plus en plus l’air d’une chambre à gaz
Les couleurs sonnent comme des diamants
Dans un œil de verre
Le cristal danse dans ton sang
La vie est un cauchemar invitant
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6. |
Marcel
03:30
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Marcel, tu crois en Dieu
Quand ça fait ton affaire
Pis t’as tendance à dev’nir bin pieux
Quand il reste p’us d’bière
Marcel, perron usé
À r’garder passer l’vent
Surpris de t’voir sur tes deux pieds
Après avoir bu autant
Marcel, tu sais pas lire ni compter
Marcel, tu parles en lettres attachées
La vie est simple
Quand le plus beau des trésors
S’achète au dépanneur
La vie est chère
Quand tu vends ton char
Pour tinquer ton cœur
Marcel, tu bois dans une gourde en plastique
Marcel, tu dis qu’ça rentre plus vite
Marcel, t’es vraiment mal tombé
Marcel, j’peux pas croire qu’ils t’ont retrouvé
Assis su’a bol
Les oiseaux s’isolent pour mourir
Pis toé, bin on t’a pas vu v’nir
J’ai trouvé ta gourde des Nordiques
Au grand soleil su’a table à pique-nique
Un cadeau en or, une fin pas chic
Un souvenir de toi
Et de tous ceux qui crient tout bas
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7. |
L'amour sans le deuil
03:27
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Y’ont inventé un télescope
Pour voir le vent pris dans les branches
Pis des montagnes sans pied, sans top
Des fins de semaine avec pas d’dimanche
Y’ont créé des voies lactées sans gluten
Des tasses qui restent toujours pleines
Mais ce qui s’invente pas
Ce qui s’invente pas
Ce qui s’invente pas
C’est l’amour sans le deuil
L’amour sans le deuil
Y’ont inventé une sorte de plume
Qui peut causer des ouragans
Pis y’ont pavé la terre, la lune De bitume et de ciment
Y’ont créé des couleurs en noir et blanc
Des pilules qui tuent les rêves d’enfant
Mais ce qui s’invente pas
Ce qui s’invente pas
Ce qui s’invente pas
C’est l’amour sans le deuil
L’amour sans le deuil
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8. |
Ta yeule
03:06
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On veut pas savoir si t’as veillé tard hier
Si t’avais un brunch à matin avec ta mère
On veut pas savoir si t’as dormi en cuillère
Ou dans un caniveau les fesses à l’air
On veut pas savoir oussé que t’as soupé
Si le serveur avait l’air coké
Si le pain était sec, si le boudin était frette
Si le cook avait pris des amphètes, non!
Farme donc ta grand’ yeule
Farme donc ta grand’ yeule
On veut pas savoir si t’as serré pour l’hiver
Ton bateau pis ta crème solaire
Si t’as sorti ta gratte, si t’as soufflé t’aspha’te
Si ton frère a failli faire un flat
Si tu veux renégocier ton hypothèque
Si tu veux r’faire faire ton deck
Si t’aimes pas quelqu’un, sa façon d’s’habiller
Si t’as passé ton été à glander dans un gros motorisé
Farme donc ta grand’ yeule
Farme donc ta grand’ yeule
Le small talk, ça m’fâche, tout le monde s’entasse
Chacun dans sa p’tite case, c’est l’extase!
J’ai bin l’impression qu’on va pas passer l’hiver
Si on se crache dans l’dos avec un air sincère
Ma révolution, c’est celle du sans-commentaire
Parce que c’est bin moins con de rien dire que d’rien faire
J’vas donner l’exemple, je vous exempte de plus amples conneries, Mais avant il me semble qu’il s’rait bon ensemble de se gâter un dernier petit…
Farme donc ta grand’ yeule
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9. |
Visite
02:45
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Quand j’ai d’la visite
De celle qu’on évite, de celle qui s’invite
Quand j’ai d’la visite
De celle qui épuise de querelles et d’emprise
Quand j’ai d’la visite
Qu’importe le jour ou l’heure, elle me suit partout
Un boulet, une chaîne qui me serre le cou
Oh! Elle est invisible mais tout l’monde la voit
Tremblement risible qui me casse la voix
Oh! Quand j’ai d’la visite
Je sais que la visite
C´est pas toujours sage, mais c’est toujours de passage
Quand j’ai d’la visite
De celle qui dort pas, de celle qui part pas
Quand j’ai d’la visite
Je l’entends qui se plaint, qui siffle comme un chien
Fusil à la main, criant qu’j’lui appartiens
Mon corps est unanime, sortez-la de d’là
Ma tête au fait du crime lui crie va-t’en pas
Les calices de bébittes
Quand j’ai d’la visite
De celle qui tracasse, de celle qui encrasse
Quand j’ai d’la visite
De celle qui sonne pas, de celle qui donne pas
Quand j’ai d’la visite
De celle qui colle autant qu’une mauvaise grippe
Celle qui m’isole et puis qui fait que j’flippe
De celle que Tylenol, Advil ou Aspirine
Ne changent pas la donne de ma tête qui spinne
Quand j’ai d’la visite
Quand j’ai d’la visite
Oh! Quand j’ai d’la visite
La calice de visite
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10. |
Changer de trottoir
04:08
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Je cours après mon âme
Paraît qu’j’suis bin trop jeune pour elle
Mes efforts, j’les condamne
Mes propres vers me coupent les ailes
J’ai beau dessiner des balises
Avant que le brouillard se lève
Mes mains restent prises dans mes valises
Autant qu’les mots coincent entr’ mes lèvres
J’me suis croisé l’autre soir
Pis j’ai changé d’trottoir
J’me suis croisé l’autre soir...
Au fond je suis un arbre
Je suis un peuplier
Moi et des millions de semblables
On finira dans un foyer
Par le vent ou par les chaînes
Le temps part en fumée
J’prépare mes jours blêmes
En maquillant l’absurdité
J’me suis croisé l’autre soir
Pis j’ai changé d’trottoir
J’me suis croisé l’autre soir…
J’me suis croisé l’autre soir
Pis j’ai changé d’trottoir
J’veux pu changer d’trottoir
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11. |
Attrape-doigts
04:20
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Nos frères ont du front tout l’tour d’la terre
Le cou plié sur toi
T’es la boussole, t’es la carte routière
Toi, mon attrape-doigts chinois
Nos sœurs ont des visions planétaires
Les yeux rivés sur toi
Intrigant miroir au fond d’la mer
Toi, mon attrappe-doigts sournois
Sur mon balcon
Au-dessus des combats
Esclave ou espion
Je tue le calme plat
Nos mères ont incendié la misère
Donné un cœur au combat
Pacifiques et révolutionnaires
Sans crochir aucun des doigts
Nos pères ont inventé des prières
Des ponts leviers de foi
À quoi bon retrouver la lumière
J’ai mon attrape-doigts sur moi
Sur mon balcon
Au-dessus des combats
Esclave ou espion
Je tue le calme plat
Le malaise fond
La vérité se noie
Je tomberai comme un pion
Mais tu brûleras avec moi
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12. |
Comme un enfant
03:41
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Je fais le beau
Devant les infirmières
J’ai toujours le mot
Pour patcher les malaises
Me reste encore
Une ou deux onces de charme
Le long couloir
Et la cafétéria
Les repas du soir
Mes voisins qui s’parlent pas
Y’a les vivants, les morts
Qu’est-ce qu’on fait des autres?
J’en perds des bouttes
Au moins ça meuble mon temps
J’tiens encore deboutte
Mais l’monde me parle comme un enfant
Comme un enfant
Comme un enfant
Même mes fantômes
S’étonnent de m’voir vivant
Mon vieux matelas d’foam
Se sent creux pis moi autant
Pour séduire la mort
Il faut être patient
J’en perds des bouttes
Au moins ça meuble mon temps
J’tiens encore deboutte
Mais l’monde me parle comme un enfant
Comme un enfant
Comme un enfant
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13. |
Take out
04:31
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|||
J’prends mes heures take-out Puncher mes deux pieds dans l’sable
Longer les trottoirs avec un sac brun sur la tête
J’ai dessiné un smile dessus
Pour mieux paraître
Y’a personne qui veut t’voir quand t’as les phares au 45
Ça sent le déjà-vu
Au fond d’la tinque
Le starter a p’us d’jus
Pis j’ai sauté l’crinque
J’prends mes heures take-out
Puncher mes deux pieds dans l’sable
C’tu moi qui paranoye ou si le monde se passe le mot
Watch out au coin d’la rue
Ce s’ra pas beau
Les rires me r’gardent, les regards parlent, mais j’entends rien qui m’plaît
Mon hamster est su’ l’cul
Y’a p’us rien qui fait
Au moins depuis qu’y court p’us
J’ai la criss de paix
J’prends mes heures take-out
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Raton Lover Quebec, Québec
Né de la volonté de redonner ses lettres de noblesse à la bienveillance et à l’esprit de communauté, Raton Lover propose un mélange de rock organique, de chansons clair-obscures et de vulnérabilité masculine assumée. Actif sur la scène musicale francophone depuis le milieu des années 2000, Raton Lover a plus de 200 spectacles et trois albums dans le rétroviseur, dont Changer de trottoir (2019). ... more
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